l'Atelier de Caroline

aquarelliste et maman

Petite visite du Château de Craon

Il y a un peu plus d’un an, nous avons quitté la Bretagne 😢 pour nous installer en Mayenne, dans le Pays de Craon 😊. Alors nous avons profité des vacances familiales pour visiter notre nouveau coin de paradis, en commençant par le Château de Craon.

Je vous emmène ?

Le Petit Versailles de Mayenne

Le Château de Craon est donc un “petit” château de campagne, de style néo-classique. Le Marquis d’Armaillé l’a fait construire entre 1773 et 1776, peu avant la révolution française : il n’en a donc pas profité très longtemps.

Il avait fait appel à Pierre Pomeyrol pour l’édifier sur la colline où il se trouve, surplombant la ville et visible de très loin en arrivant par la route de Nantes. Cet effet était bien sûr voulu par le propriétaire des lieux 😉

Le Marquis était proche de la Cour du Roi, et a donc emmené l’architecte à Versailles pour lui montrer ce qu’il voulait. C’est de là que vient le surnom du château de Craon : le “Petit Versailles de la Mayenne”.

Je ne vais pas vous en retracer toute l’histoire, mais surtout vous parler de ce qui m’a marquée lors de la visite. Je vous laisserai le soin d’aller découvrir les lieux par vous-même pour en savoir plus 😉

La façade Nord-Ouest du château

La visite commence sur le perron de la façade nord-ouest, où la guide nous parle de la disposition des lieux et des sculptures présentes.

L’inspiration des temples grecs est très visible notamment avec le fronton triangulaire et les colonnes représentées de chaque côté des fenêtres du rez-de-chaussée. Les différentes sculptures sont impressionnantes de travail. Moi qui aime beaucoup que l’architecture soit “équilibrée” (😅), j’aime énormément de ce style où tout est symétrique ! Que ce soit les motifs géométriques ou naturels, tout trouve son pendant de l’autre côté de la porte.

Le vestibule d’entrée

Ensuite, nous entrons dans le vestibule d’entrée, grandiose par sa taille. Je n’ai pas pris de photo de ce hall, seulement du magnifique tableau dans la cage d’escalier. La guide nous expliquait notamment que les tableaux de cette taille sont très rares dans les maisons de particuliers, et qu’ils se retrouvent plutôt dans les musées. C’est une scène champêtre du XVIIe siècle attribuée à Rosa de Tivoli, qui a sans doute été apportée en dot par l’une des épouses des propriétaires successifs du château.

La salle à manger

Nous passons ensuite dans la salle à manger, dans laquelle il y a plein de petits détails intéressants. Tout d’abord, pour rappeler la Galerie des Glaces de Versailles, nous y retrouvons 6 portes avec des miroirs. Enfin des portes… L’une d’elles cache un placard, et deux d’entre elles sont purement décoratives et ne s’ouvrent pas. En effet, elles ne sont là que pour respecter la symétrie architecturale et décorative des lieux !

Et autre détail amusant concernant celle permettant l’accès au salon intermédiaire : les frontons en font partie intégrante ! En effet, les portes du salon sont plus hautes que celles de la salle à manger. Donc, toujours pour respecter la symétrie néo-classique, ils ont “triché” afin que visuellement, on ne voit pas cette différence de chaque côté.

Si vous regardez sur les photos des portes, vous pouvez voir qu’il y a de grands panneaux de marbre. En réalité, ce n’est “que” du bois peint, pour unifier avec les sculptures en vrai marbre cette fois ! De même que les scènes angéliques sur les frontons sont des trompe-l’oeil peints, et non sculptés.

Dans la salle à manger, nous pouvons également admirer un tableau de M de Turenne par P. Champagne. Si vous avez lu Les Trois Mousquetaires de Dumas, vous savez qui c’est 😉.

Les salons du château

Dans les différents salons, nous retrouvons également des guirlandes de feuillages et de fruits, toujours d’inspiration grecque. Ce qui est épatant, c’est que ce n’est pas du stuc, comme dans d’autres châteaux, mais du bois sculpté ! C’est impressionnant de détails, n’est-ce-pas ?

Les propriétaires successifs se sont attachés à restaurer le château et à continuer sa décoration en accord avec son style extérieur. C’est en restaurant des peintures situées au-dessus des portes, qu’ils ont découvert un vestige de la décoration originale : du véritable papier peint ! En effet, à l’époque, le papier était tendu et peint à la main sur les murs, comme son nom l’indique. Ils ont donc fait le choix de conserver 2 corniches en papier peint et 2 corniches avec les tableaux de la période romantique plus récents. Vous pouvez voir la différence de style sur les deux photos ci-dessous.

Une des merveilles de ce château, en plus des fauteuils ayant appartenu à la reine Marie-Antoinette, est cette console marquetée (j’ai oublié le nom de l’artiste/artisan) : le détail des paysages devant et sur les côtés est remarquable !

Dans ces salons, la guide nous a aussi raconté une anecdote qui m’a beaucoup marquée. La Marquise d’Andigné, veuve de son deuxième époux et vivant seule dans le château, refusait de se séparer de ses domestiques, car ils étaient devenus sa famille. Afin de pouvoir continuer à les payer, elle a préféré vendre une partie des terres autour du château plutôt que de les congédier. Sur la photo de groupe, on peut voir la marquise, seule au milieu de ses domestiques. Comme vous le voyez, ils étaient très nombreux pour une femme seule, mais elle tenait beaucoup à eux.

La façade Sud-Est du château

Après avoir visité le salon de musique et son piano centenaire et le vestibule des animaux et les trophées venant d’Afrique (les bêtes sont vraiment impressionnantes comparés à notre faune locale !), nous sommes sortis pour découvrir la façade sud-est du château de Craon.

Sur le fronton arrondi de celle-ci, la déesse Flore a été sculptée, en honneur aux femmes dont le propriétaire de l’époque était (un peu trop) épris. Mais à l’origine, elle était nue ! Par souci de décence, l’un des propriétaires suivants a demandé à lui ajouter un vêtement. Une tunique a donc été sculptée dans la pierre pour l’ajouter au fronton original, et ainsi caché la nudité malvenue. Là encore, c’est une prouesse artisanale remarquable !

La chapelle aux 1000 reliques

Nous avons terminé la visite guidée avec la chapelle aux 1000 reliques. Ce surnom lui vient des plus de 1000 reliques qu’elle contient, dont une soutane du pape Pie IX.

Elle est dédiée à la Sainte Vierge, et la grande Vierge à l’Enfant au-dessus de l’autel est entourée de couronnes avec un A et un M entrelacés pour Ave Maria. Cette chapelle est d’ailleurs consacrée, et la messe y est célébrée plusieurs fois par an.

Le sol est orné d’une mosaïque jaune et bleue, avec des fleurs de Lys (symbole de la royauté française) et des hermines de Bretagne, venant des armoiries des Champagné. En effet, nous sommes au commencement des Marches de Bretagne, l’ancienne zone frontalière entre la Bretagne et la France.

Le parc du château

La visite achevée, nous sommes libres de déambuler dans le parc du château. C’est un très beau parc, avec un jardin à l’anglaise, un jardin à la française, l’orangerie, les serres, et le petit jardin. Il y a aussi un lavoir et une glacière notamment, mais que nous n’avons pas été voir cette fois-ci. Une nouvelle balade en perspective !

Et la prochaine occasion est toute trouvée : la journée Automne en fête qui a lieu chaque année le troisième dimanche d’octobre. En plus, cette année, j’y exposerai mes aquarelles d’automne pour la première fois : une bonne raison de venir, non ? Je vous en reparlerai très bientôt 😉

Alors, vous ai-je donné envie de venir visiter ce petit joyau mayennais ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *